Après une analyse de la littérature et l’audition de spécialistes en maladies infectieuses et réanimation prenant en charge des malades atteints de formes graves de Covid-19, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) met à jour les recommandations relatives à la prescription des antagonistes des récepteurs des IL1 et IL6 dans le traitement du Covid-19.
Le HCSP recommande s’agissant du tocilizumab :
dans toutes les situations :
- de poursuivre la démarche d’évaluation en privilégiant très fortement l’inclusion des patients dans les études cliniques randomisées existantes prévoyant un suivi prolongé jusqu’à J60 au minimum ;
- de réaliser de nouveaux essais ou d’adapter les essais existants pour identifier les populations cibles du traitement par tocilizumab et les conditions dans lesquelles son utilisation pourrait être bénéfique ;
- de ne pas utiliser le tocilizumab de manière systématique ;
- de ne pas utiliser le tocilizumab en cas de co-infection bactérienne ou fongique prouvée ou suspectée et/ou chez les malades fortement immunodéprimés ;
- de ne pas prescrire le tocilizumab en ambulatoire ;
- de ne pas prescrire de deuxième dose.
En unité de médecine :
- de conditionner l’utilisation du tocilizumab à une décision collégiale comportant l’évaluation du rapport bénéfice/risque de son utilisation uniquement chez les patients nécessitant une oxygénothérapie à haut débit et ayant un état inflammatoire marqué (CRP ? 75 mg/L) et en absence d’amélioration après 48 h de SOC (Standard of care) incluant la dexaméthasone (ou corticoïde équivalent).
En unité de soins critiques (réanimation, unité de soins intensifs : USI) :
- de ne pas utiliser le tocilizumab chez les patients sous ventilation mécanique invasive ;
- de conditionner l’utilisation du tocilizumab à une décision collégiale comportant l’évaluation du rapport bénéfice/risque de son utilisation chez les patients nécessitant une oxygénothérapie à haut débit ou une ventilation non invasive, en absence d’amélioration après 48 h de SOC incluant la dexaméthasone (ou corticoïde équivalent), dans un délai maximal de 72 heures après l’admission en réanimation.
S’agissant du sarilumab et de l’anakinra : de n’utiliser ni le sarilumab ni l’anakinra quelle que soit la situation.