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Sécurisation des produits et éléments issus du corps humain vis-à-vis du virus de l’hépatite E

La mise en œuvre du dépistage systématique du virus de l’hépatite E (HEV) par diagnostic génomique viral (DGV) est devenue effective en France depuis mars 2023 pour tous les dons du sang. Cela a conduit la Direction générale de la santé (DGS) à solliciter le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) afin qu’il évalue les règles d’ajournement des donneurs de sang ainsi que la démarche d’hémovigilance associée à la généralisation du DGV du HEV. A cette occasion, la DGS a également souhaité que le HCSP étudie l’opportunité d’élargir ce dépistage aux dons de tissus, cellules et autres produits ou éléments du corps humains.

En ce qui concerne les produits sanguins labiles (PSL), le HCSP approuve les modalités de mise en place du DGV du HEV chez les donneurs par l’Etablissement français du sang (EFS) et le Centre de transfusion de santé des armées (CTSA) ; il indique dans quelles circonstances doivent être menées les enquêtes d’hémovigilance, sous le contrôle du Centre national de référence (CNR) des hépatites A et E : enquête descendante lors de la découverte d’une virémie HEV chez un donneur et enquête ascendante lors de la découverte d’une infection HEV récente chez un receveur. Il recommande enfin que les donneurs de PSL dépistés positifs pour le génome du HEV et les cas contacts soient exclus du don pendant 4 mois.

En matière de dons de tissus, d’organes ou de cellules, le HCSP émet les recommandations suivantes :

  • ne pas mettre en place un DGV systématique du HEV pour les dons de tissus ;
  • effectuer dans la mesure du possible une détection plasmatique d’ARN du HEV en amont du don pour les donneurs vivants d’organes et de cellules souches hématopoïétiques (CSH), avec prise en compte du rapport bénéfice-risque de la greffe en cas de résultat positif si cette dernière ne peut être repoussée jusqu’à guérison du donneur ;
  • effectuer dans la mesure du possible une détection plasmatique d’ARN du HEV en amont du don chez les donneurs décédés d’organes ; en cas d’impossibilité, le test peut être effectué dans les suites immédiates (48 heures hors week-end) de la greffe sur le sérum prélevé en pré-greffe, avec communication du résultat sans délai à l’équipe de greffe afin de mettre en œuvre un suivi renforcé du ou des receveurs.
  • n’effectuer aucun DGV du HEV pour les donneurs de gamètes et d’embryons dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation.

A l’appui de ses recommandations, le HCSP propose trois algorithmes décisionnels sur la stratégie de gestion du risque HEV : chez les donneurs de PSL, chez les donneurs vivants de CSH et d’organes, et chez les donneurs décédés d’organes.

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