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Conditions de reprise des collectes de sang par l’Établissement français du sang en Guyane

À l’occasion de la création du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Guyane (inauguré le 16 juin 2025) regroupant les trois centres hospitaliers de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) se prononce sur les conditions garantissant la sécurité sanitaire d’une éventuelle reprise par l’Établissement français du sang (EFS) des collectes de sang interrompues dans cette collectivité territoriale française depuis 2005.

Le HCSP a pris en considération les éléments en faveur d’une reprise des collectes ainsi que les freins potentiels à son rétablissement. Il s’appuie sur une analyse exhaustive des risques infectieux recensés par Santé publique France en Guyane, sur la disponibilité de tests de dépistage qui pourraient être recommandés, sur les contraintes juridiques nationales et européennes (l’Europe n’envisageant pas qu’un pays européen puisse être endémique pour le paludisme) et enfin sur la problématique des phénotypes rares de sang pouvant être à l’origine d’épisodes d’allo-immunisations anti-érythrocytaires, notamment au cours des drépanocytoses graves particulièrement fréquentes dans certaines ethnies guyanaises, pouvant conduire à des impasses transfusionnelles.

Une reprise des collectes de sang en Guyane à l’horizon 2026 est encouragée par le HCSP moyennant le respect de plusieurs recommandations, dont les principales sont :

  • la nécessaire révision des dispositions réglementaires vis-à-vis des personnes vivant en zone où circulent des agents du paludisme,
  • la mise en œuvre de façon systématique sur tous les dons de sang de tests sérologiques anti-palustres et de tests de dépistage ultrasensible des plasmodies par biologie moléculaire, de tests sérologiques anti-Trypanosoma cruzi, et de tests sérologiques anti-HTLV ;
  • la mise en œuvre au cas par cas en fonction de la situation épidémiologique, de tests génomiques viraux ciblant certaines arboviroses (dengue, chikungunya, Zika …) ;

  • des mesures spécifiques dans l’environnement de foyers de fièvre Q ;
  • la sollicitation du HCSP en cas de risque épidémiologique émergent pouvant affecter la sécurité transfusionnelle.

Dans la mesure du possible, il est recommandé d’orienter des collectes en direction des populations d’ancestralité africaine ou amérindienne avec l’objectif d’identifier des donneurs porteurs de groupes érythrocytaires « rares » peu représentés dans d’autres parties du territoire national. Enfin, le HCSP estime qu’en plus de la mise en place des mesures habituelles d’hémovigilance en vue d’identifier tout évènement indésirable sur la chaîne transfusionnelle, une réévaluation annuelle de cette nouvelle stratégie sera utile pour analyser les bénéfices et les limites.

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