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Risque de transmission de Strongyloides stercoralis par les éléments et produits issus du corps humain

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) se prononce sur la pertinence de la recherche –en amont des dons d’organes ou de cellules souches hématopoïétiques (CSH)- de l’infestation par Strongyloides stercoralis, parasite responsable de l’anguillulose. Cet avis fait suite au décès de deux patients transplantés en France en 2022 avec les organes d’un donneur qui était infesté de façon chronique par ce parasite.

Après des données générales sur l’anguillulose, ses facteurs de risque, les moyens diagnostiques disponibles et des éléments de traitement (avec la notion d’une prise en charge médicamenteuse efficace et bien tolérée), l’avis propose une revue de la littérature sur les cas de contamination après transplantation d’organes rapportés sur une période de 40 ans (39 receveurs contaminés par 27 donneurs), un retour sur les deux cas français récents à l’origine de la saisine et une évaluation des actions de prévention mises en place dans différents pays. Au vu de l’ensemble de ces données, le HCSP recommande les mesures suivantes :

  • chez les candidats à une greffe d’organe solide, la sérologie anguillulose de type ELISA doit être intégrée de façon systématique au bilan pré-greffe ; en cas de résultat positif, un traitement adapté doit être effectué, si possible avant la transplantation ;
  • chez les donneurs vivants d’organe, la sérologie anguillulose de type ELISA doit faire partie du bilan pré-don systématique ; en cas de résultat positif, un traitement oral par ivermectine doit être prescrit au donneur en amont du don ;
  • chez les donneurs d’organes décédés, la sérologie anguillulose de type ELISA doit faire partie du bilan systématique sur le sérum prélevé au plus près du jour du prélèvement d’organes ; les résultats de la sérologie doivent être communiqués dans les 10 jours ouvrés qui suivent la transplantation à l’équipe de greffe ; en cas de sérologie positive chez le donneur, un traitement oral par ivermectine doit être mis en œuvre chez le receveur dès connaissance du résultat sérologique ;
  • aucune recommandation pour les autres produits du corps humain, sinon la réalisation systématique d’une sérologie anguillulose dans le cadre du bilan pré-greffe chez les futurs receveurs de CSH, avec traitement avant la greffe par ivermectine en cas de résultat positif.

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